Des “prédictions” pour contenir l’inflation
Elisabeth Borne promet que le gouvernement prendra des “mesures concrètes” pour atténuer l’impact sur le pouvoir d’achat de l’inflation qui continue d’inquiéter (+6,1% en un an, selon l’INSEE). “Les Français peuvent se rassurer, nous limiterons les hausses, a déclaré le Premier ministre, nous n’allons pas laisser exploser les prix de l’énergie.” Sans préciser davantage les grandes lignes de ces dispositions, le Premier ministre a expliqué qu’une attention particulière serait portée aux ménages “les plus fragiles”. Il faut donc s’attendre à de nouvelles mesures pour remplacer le bouclier tarifaire, qui a permis de contenir l’inflation en France grâce au gel des prix du gaz et de l’électricité. La fin de ce dispositif, dont la facture dépasse les 20 milliards d’euros pour l’Etat, doit intervenir fin 2022. Pour faire face à la crise énergétique, qui se fait fortement sentir sur les marchés de gros, le gouvernement a appelé les ménages à dégriser, mais ne pas l’intention de suivre l’utilisation. “Soyons clairs, nous n’allons pas contrôler les Français chez nous”, a mitigé Elizabeth Bourne, qui souhaite néanmoins que “tout le monde connaisse la gravité du moment”.
Un “fonds vert” de 1,5 milliard d’euros pour la transition écologique des collectivités
Face à la crise climatique, Elisabeth Borne a annoncé la création d’un portefeuille pour aider les collectivités à s’adapter. Le chef du gouvernement a précisé que ce “fonds vert” sera doté d’un budget de 1,5 milliard d’euros. Pour le locataire de Matignon, ce fonds doit les aider à “mettre en place des solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre”. Ces aides pourraient notamment être utilisées pour la rénovation énergétique des bâtiments, des écoles notamment, mais aussi pour redonner de la nature aux villes ou encore pour installer des “espaces relais”, suggère le Premier ministre. A ce fonds public s’ajoute un “plan écologique” national, dont les détails devraient être connus avant la fin de l’année. “Nous allons agir dans tous les domaines de notre vie : bâtiments, transports, industrie, agriculture, gestion de l’eau”, a déclaré Elisabeth Borne. Un plan global donc et non des mesures ciblées, comme la régulation des vols en jet privé évoquée par Clément Beaune, porte-parole du ministre chargé des Transports. “Je ne veux pas entrer dans cette conversation”, a-t-il déclaré.
L’impôt sur les bénéfices excédentaires n’est pas exclu
Alors que des pans entiers de l’économie française sont en berne, certains acteurs réalisent des bénéfices extraordinaires. Contrairement à l’Italie, au Royaume-Uni ou à l’Espagne, la France ne taxe pas les super bénéfices des géants pétroliers, par exemple. Une situation qui fait débat et qui pourrait bientôt changer. “Je ne ferme pas la porte” a assuré le Premier ministre, qui compte actuellement sur la bonne volonté du secteur privé. “Je pense que la chose la plus efficace et spécifique pour les Français, c’est quand une entreprise, quand elle le peut, baisse les prix pour le consommateur et donne du pouvoir d’achat à ses salariés”, a-t-il déclaré. le plafond a considérablement augmenté.
Appel éventuel au 49.3 pour le vote du budget à l’Assemblée
A l’automne, le gouvernement devra faire face à la première grande épreuve de la législature sans majorité absolue à l’Assemblée nationale : le vote du projet de loi de finances (PLF). Elizabeth Bourne n’exclut pas de faire appel à l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote sauf sur une motion de censure. “Nous allons conseiller, car les Français ne nous ont pas demandé de rester immobiles”, a répondu le Premier ministre interrogé sur cette éventualité. “Je sais aussi que, pour un groupe d’opposition, c’est symbolique de faire passer un budget. Mais s’il le faut, il y a des outils dans la Constitution pour pouvoir avancer”, a-t-il glissé.