C’est un scénario digne d’un film d’espionnage révélé Médiapart. Un film ringard, qui se déroule à Paris et à Saint-Etienne. Le site d’investigation révèle que, pendant des années, Gilles Artigues, adjoint au maire de la ville-préfecture de la Loire, a été victime de chantage de la part d’un autre élu de sa propre majorité, Samy Kéfi-Jérôme, et de son associé d’alors, Gilles Rossary-Lenglet. . Tous deux auraient, fin 2014, embauché les services d’un escort boy et installé une caméra dans une chambre d’hôtel à Paris pour filmer sa rencontre avec Gilles Artigues. “L’édile centriste, un père de famille très impliqué dans la communauté catholique, a alors été victime de chantage pour que cette vidéo compromettante ne soit pas diffusée”a écrit Médiapart. Parallèlement, Samy Kéfi-Jérôme poursuit une carrière politique : “adjoint chargé de l’éducation et de la jeunesse à la mairie de Saint-Étienne, mais aussi conseiller régional affecté à l’exécutif de Laurent Wauquiez, après avoir été son vice-président, à la tête de la région Auvergne-Rhône – Alpes.” La méthode est inspirée de la méthode du KGB appelée Kompromat. Contacter de Le mondel’avocat de Gilles Artigues, Me André Buffard, confirme ce samedi qu’il portera plainte contre X et contre Samy Kéfi-Jérôme en début de semaine pour « tendre une embuscade à une bande organisée financée par des fonds publics », « non-dénonciation d’un délit ou d’un crime », menaces et chantage. Il dit qu’il a des preuves, des menaces que son client a reçues à propos de la diffusion de cette vidéo. Selon Me André Buffard, Gilles Artigues était un invité dans la chambre de Samy Kéfi-Jérôme. « pour un motif frivole. […] Il ne se souvient pas de grand-chose après ça.” Dans la vidéo, on voit Samy Kéfi-Jérôme présenter l’escort boy à Gilles Artigues avant de s’éclipser.
Le maire de Saint-Etienne dément savoir
L’implication du maire (LR) de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, dans cette affaire est en cause. Gilles Rossary-Lenglet affirme que l’édile ainsi que son directeur de cabinet “Ils ont demandé à Samy de montrer la courte vidéo.” « Gilles Artigues, 57 ans, militant chrétien-démocrate passé par le MoDem et l’UDI, et Gaël Perdriau, 50 ans, pur produit de la droite UMP (aujourd’hui LR), travaillent ensemble depuis 2014 mais n’ont jamais été liés. Les deux hommes, animés par la même ambition de diriger la ville de Saint-Etienne, sont en réalité liés par une alliance de circonstances, marquée par la défaite de la droite aux élections municipales de 2008.Expliquer Médiapart. Le monde a demandé à Gaël Perdriau une réaction. Il dit qu’il veut “Comprendre tous les éléments de ce dossier” plus “Il conteste fermement toute notion de chantage qui serait liée aux décisions prises récemment par Gilles Artigues au sein de l’équipe municipale” et nie avoir vu la vidéo au cœur de cette affaire, malgré les preuves suggérées par Médiapart prouver le contraire. Quant à Samy Kéfi-Jérôme, il a refusé de répondre sur le terrain de l’enquête, arguant de sa protection “vie privée”.
“Je sais que j’ai fait de mauvaises choses”
Gilles Rossary-Lenglet affirme que Samy Kéfi-Jérôme et lui-même auraient reçu des sommes d’argent par le biais de subventions municipales. Gilles Rossary-Lenglet aurait notamment agi en raison des positions conservatrices de Gilles Artigues sur les questions sociales. « En 2005, alors qu’il était député UDF (2002-2007), l’élu centriste avait, par exemple, publiquement contesté campagne publicitaire pour un salon gay, mettant l’accent sur la nécessaire “protection des mineurs” dans l’espace public“, Je me souviens Médiapart. Dès lors, Gilles Rossary-Lenglet et Samy Kéfi-Jérôme auraient décidé de l’attaquer pour sa vie privée. Aujourd’hui, les deux hommes ne sont plus ensemble et Gilles Rossary-Lenglet, au chômage, réduit par des problèmes de santé et écarté de la vie publique, assure. Médiapart je n’ai pas “Rien à perdre”. Arrêtez de vous culpabiliser. “Je sais que j’ai fait des choses répréhensibles, je ne prétends pas être quelqu’un de bien, mais je veux qu’on sache les choses, qu’on arrête l’omerta, qu’on montre que ces pratiques existent en France”Gilles Rossary-Lenglet se justifie.