L’agent de la paix qui avait placé l’informateur dans le véhicule de la victime et de sa compagne a été condamné à 8 mois de prison avec sursis, tandis que le commandant de brigade qui l’avait incité puis rapporté les déclarations de ses collègues a également été condamné à 10 mois de prison avec sursis. Attaché à la brigade de nuit du commissariat de Saint-Avold, Hervé Hinschberger, 46 ans, avait mis fin à ses jours avec son arme de service le 21 janvier 2018, près d’un lac, à Puttelange-aux-Lacs. Ses parents avaient porté plainte pour “harcèlement moral au travail et atteinte à la vie privée par capture, enregistrement ou transmission de paroles”.
“Un climat néfaste”
Une enquête préliminaire, ouverte le mois suivant par le parquet de Sarreguemines et confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), avait écarté la possibilité d’un harcèlement moral. Selon les preuves de la procédure, le général de brigade accusé soupçonnait Hinschberger et son associé d’avoir bloqué sa carte de visite. Quelques semaines avant le suicide du flic, il avait planté un insecte dans la voiture de patrouille du major Hinschberger et de son associé. Dans un “climat néfaste” entre les commissariats voisins de Saint-Avold et de Freyming-Merlebach, “enregistrer une quinzaine d’heures sans le savoir était un tel traumatisme qu’il a contribué à son geste fatal. Il s’est senti trahi, suspect”, avait procédé Me Rondu en première instance. En octobre 2019, le tribunal correctionnel de Sarreguemines avait dans un premier temps relaxé l’accusé. Mais les parents du défunt et le parquet ont fait appel. Me Dominique Rondu a indiqué samedi à l’AFP que ses clients « considèrent que les agissements des condamnés ont contribué au suicide de leur fils », précisant qu’ils envisagent « d’agir contre l’administration pour responsabilisation dans le service (…) à cause des fautes de l’administration et de la gestion ». Les deux prévenus ont fait appel devant la Cour suprême, selon l’avocat des parties civiles.