Ce samedi 27 août 2022, les deux partenaires ont scellé la réconciliation entre Paris et l’Algérie, signant un communiqué qui “renouvelle leur engagement à inscrire leurs relations dans une dynamique de progrès irréversible”, 60 ans après la fin de la guerre d’Algérie. .

Une approche claire saluée par les deux dirigeants

Ce samedi 27 août 2022, Emmanuel Macron et Abdelmajid Tebboune ont pris la parole pour la dernière fois à l’occasion de la visite de trois jours du président français. Le chef de l’Etat algérien s’est félicité d’une “visite excellente et réussie” de son homologue français en Algérie, assurant qu’elle “permet un rapprochement qui ne serait pas possible sans la personnalité même du président Macron”. “Nous avons construit les fondations de ce qui est à venir”, a déclaré Emmanuel Macron, suscitant une volonté de dialogue sur des sujets sensibles comme la mémoire ou l’immigration, tout en ajoutant que “beaucoup reste à faire”. La relation entre l’Algérie et la France, ancienne puissance coloniale, est plus qu’une relation bilatérale, mais une “relation d’intimité” qui devrait être renforcée par un “dialogue permanent”, a pour sa part déclaré Emmanuel Macron. Selon le président algérien, qui s’est exprimé en français, les deux pays “agiront ensemble dans de nombreux domaines en dehors de l’Algérie et de la France”. “Cette fusion va nous permettre d’aller très, très loin.”

La création d’un Conseil supérieur de coopération

Emmanuel Macron a cité la réunion qui a réuni à Alger, vendredi 26 août, les présidents et les services de sécurité des deux camps, dont des militaires, “pour la première fois depuis l’indépendance” de l’Algérie en 1962, annonçant des actions communes “dans l’intérêt de notre environnement géopolitique ». Pour “renforcer leurs concertations politiques”, Paris et Alger mettront en place un “Haut Conseil de Coopération” au niveau des chefs d’Etat, afin “d’approfondir, dans un esprit de confiance et de respect mutuels, des réponses appropriées aux questions bilatérales, régionales et internationales affaires », prévoit la Déclaration de l’Algérie. Pour l’Algérie, la visite d’Emmanuel Macron consacre son rôle stratégique en Afrique du Nord, sachant que l’Algérie partage une frontière de 1 400 km avec le Mali, dont la France a récemment dû se retirer, et de près de 1 000 km avec la Libye, plongée dans le chaos après la chute. de Kadhafi et qui a connu un regain de violence alarmant ce samedi. Selon le communiqué, ce « nouveau partenariat privilégié » « est devenu une exigence dictée par la montée des incertitudes et l’exacerbation des tensions régionales et internationales ». “Il fournit un cadre pour concevoir une vision partagée et une approche étroitement coordonnée pour relever les nouveaux défis mondiaux (crises mondiales et régionales, changement climatique, conservation de la biodiversité, révolution numérique, santé…)”, indique la Déclaration.

Une commission mixte d’historiens pour l’étude de la colonisation

Pour Emmanuel Macron, la déclaration d’Alger permettra de faire en sorte que « l’intimité soit renforcée par un dialogue continu sur toutes les questions. Y compris les problèmes qui nous empêchaient d’avancer, car ils revenaient sans cesse, la mémoire par exemple.” La question mémorielle entourant la colonisation française (1830-1962) a provoqué une grave dispute entre les deux pays à l’automne dernier. La commission mixte d’historiens a décidé lors de la visite d’Emmanuel Macron de résoudre les différends et d’affronter le passé “avec courage”, selon les mots du président français, “cela pourrait être installé d’ici 15 à 20 jours”, a annoncé Abdelmajid Tebboune.

Encourager la mobilité tout en luttant contre l’immigration clandestine

La déclaration algérienne soulève également implicitement la question des visas qui a également empoisonné les relations bilatérales ces derniers mois après que la France a divisé par deux le nombre d’Algériens en raison d’un manque de coopération dans l’expulsion des indésirables. Paris et Alger ont décidé d’intensifier la lutte contre l’immigration clandestine tout en “favorisant la mobilité des étudiants, entrepreneurs, scientifiques, artistes, dirigeants de clubs, sportifs” et des familles binationales. …