Combien de temps durera la campagne d’affichage contre la vaccination Covid-19 et la diffusion de fausses informations en Haute-Garonne ? Depuis la semaine du 15 août, les panneaux accueillant les affiches du collectif Reinfocovid se comptent par dizaines dans la métropole toulousaine. A notre connaissance, de Beauzelle à Toulouse, en passant par Colomiers, Tournefeuille ou Cugnaux, 35 sites ont été enregistrés, certains avec des panneaux imprimés recto-verso. La région Haute-Garonne a finalement ordonné, samedi 27 août, par décret, l’interdiction de cette campagne d’affichage. “Le décret oblige l’annonce, l’association “Réinfocovid” et l’affichiste, la société “Luchetta peinture et sérigraphie”, à procéder au retrait de ces affiches dans un délai de 72 heures à compter de la date de notification du décret pris ce jour”, c’est précisé dans le communiqué de presse. Après la plainte des médecins, suivie du Conseil des ministres de l’Ordre des médecins de Haute-Garonne et la demande d’intervention de Sonia Backès, ministre des Affaires étrangères chargée de la citoyenneté à la mi-août, justice a finalement été rendue. Lundi 22 août, une semaine après le retour des commissions “antivax”, le préfet de la Haute-Garonne et le directeur général du Service régional de santé (ARS Occitanie) ont adressé un signalement au procureur en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale . « Il apparaît que cette campagne d’affichage est susceptible de constituer un délit puni par l’article 27 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Celle-ci sanctionne d’une amende de 45.000 euros la publication et la diffusion de fausses nouvelles, notamment lorsque, de mauvaise foi, elles auront troublé la paix publique ou seraient de nature à la troubler”, ont précisé la préfecture et l’ARS dans le communiqué commun. Une procédure administrative contradictoire a également été engagée contre la société de sérigraphie LPS Luchetta et l’association Reinfocovid à l’initiative de ces écrans. Il s’agit d’un « préalable à la prise d’un arrêté préfectoral d’interdiction de la campagne d’affichage fondé sur les dispositions de l’article 2215-1-3 du code général de l’OTA. Reinfocovid et Luchetta ont eu 3 jours pour faire part de leurs observations.
“Il faut que ça s’arrête”
Vendredi 26 août, les messages n’avaient pas disparu. Ou presque. A Cugnaux, route de Tournefeuille, une publicité pour le festival gourmand “Toulouse à table !” ornait le panneau à la place de la grosse seringue sur fond bleu et blanc. Mais à quelques kilomètres de là, sur la commune de Tournefeuille, route du Marquisat, le panneau à côté d’une boulangerie affichait encore le message ReinfoCovid. Même chose à Toulouse et dans d’autres communes. On trouve désormais sur internet des t-shirts, des sacs, des bavoirs, des stickers qui reproduisent les messages de l’association anti-vaccination “en préparation des manifestations de septembre”. “Ces désinformateurs sont très présents sur les réseaux sociaux. Il est temps que le gouvernement prenne conscience de leur pouvoir de nuire et le danger qu’ils représentent doit être stoppé. La balle est dans le camp de la justice”, commente le Dr Jérôme Marty. président de l’UFML (Union française pour la médecine libre), le premier à dénoncer cette campagne publicitaire mensongère, qui rappelle que “la vaccination contre le Covid-19 a fait ses preuves, qu’elle est étroitement surveillée par la pharmacovigilance” et que les données qu’elle utilise affiches Reinfocovid sont “manipulés”.