Depuis 2006, cet improvisateur incontournable dans sa tenue western, arpente le quartier touristique de la rue des Forges dans le centre-ville, divertissant les clients sur les terrasses.
“Je ne demande rien aux gens. Parfois, ils m’offrent un café, une cigarette, une bière ou une bouteille d’eau. Ce n’est pas important pour moi. J’y vais pour être vu. J’aime l’attention », admet-il.
Surnommé « le cow-boy de Trois-Rivières », M. Lemaire a toujours aimé le style western. Lorsqu’il se rend en ville, quelques fois par semaine, un peu moins souvent qu’avant, car le poids des années l’atteint, il ne manque pas d’arborer sa plus belle chemise pour l’occasion, sa grosse chaîne à sous, sa large ceinture , son vieux poste de radio transistor, mais surtout son fameux chapeau de cow-boy dont il ne s’est jamais séparé.
“Il y a quelques années, j’ai abandonné mes bottes de cow-boy et mes faux revolvers à la ceinture. Je suis passé à autre chose”, raconte-t-il.
De passage rue des Forges il y a quelques jours, un habitué, qui n’a pas voulu dévoiler son nom, nous a dit que M. Lemaire “est un être fascinant”. “Partout où il passe, il sème la joie et l’humour avec ses danses et ses balançoires, mais aussi la curiosité et l’incompréhension de certains visiteurs”, a ajouté la femme.
Jacques Lemaire est passionné de musique, mais aussi de cinéma. Il aime particulièrement les films western. Dans son tout petit appartement, du secteur Cap-de-la-Madeleine, reposent, bien rangés, plus de 3000 DVD qu’il regarde en boucle, sur ses quatre téléviseurs, lorsqu’il n’est pas au centre-ville. . Sa passion pour le cinéma l’a amené à travailler comme placeur, de 1952 à 1956, à l’ancien cinéma Capitol de Trois-Rivières. Il a ensuite travaillé à l’usine de Wabasso pendant plus de 25 ans, enchaînant les petits boulots à droite et à gauche.
Daniel Deslauriers / AGENCE QMI
L’octogénaire a une admiration sans bornes pour John Wayne, Gary Cooper et tous ces autres grands noms du cinéma occidental.
Au cours de sa vie, il a eu l’occasion de faire au moins 28 voyages à Hollywood avec Robert, son frère inséparable, lorsqu’ils ont rendu visite à leurs parents qui s’y sont installés.
« J’ai rencontré, un jour, les acteurs Steve McQueen et John Wayne. McQueen était plus réservé, mais John Wayne n’a pas hésité à toucher mon chapeau. Ce fut un moment inoubliable, un souvenir indélébile”, souligne le “cowboy” de Trois-Rivières.
Mais depuis la mort de son frère, Jacques Lemaire ne voyage plus.
“Tous ces voyages, je les revis dans ma tête et dans tous ces films que je regarde encore et encore. Ma vie est ruinée. Non, je ne me suis jamais mariée, mais cette vie de voyage, avec mon frère, je n’aurais jamais pu me le permettre autrement. Je suis millionnaire, tu sais, à cause de tous ces souvenirs. J’aimerais que la communauté de Trois-Rivières ne m’oublie jamais. Peut-être qu’ils voudront ériger une statue de moi au centre-ville en mémoire de tous ces sourires que j’ai pu créer », dit-il d’un ton un peu moqueur.
Jacques Lemaire ne serait pas le premier à s’imposer comme un « cow-boy » à Trois-Rivières.
Selon Éric Veillette, du blogue “Historiquement Logique!”, qui s’appuie sur un texte de 1975 du journal “Le Nouvelliste”, le premier “cowboy” de Trois-Rivières s’appelait Elridge “La Patte” Dufour, décédé en 1983. .
M. Dufour aurait parlé plus précisément en entrant dans une taverne de la rue des Forges avec son cheval, une question qui met en lumière l’ouverture de la boutique. Il descendra également à cheval l’avenue Saint-Laurent à Montréal.