Iquioussen contre Darmanin, acte II. Vendredi 26 août, le Conseil d’État a examiné en appel l’expulsion de l’imam conférencier du nord de la France, Hassan Iquioussen, sur ordonnance de Gérald Darmanin, avant qu’il ne soit suspendu par la justice administrative.
Le 28 juillet, le ministre de l’Intérieur lui-même avait annoncé sur Twitter l’expulsion de ce prédicateur, qui “tenait depuis des années des discours de haine contre les valeurs de la France, contraires à nos principes de laïcité et d’égalité entre les femmes”. et les hommes”.
La décision d’expulsion avait été suspendue par le tribunal administratif. Motif : “atteinte grave et manifestement disproportionnée” à sa “vie privée et familiale”. Car si Hassan Iquioussen, 58 ans, a la nationalité marocaine, il est né en France et père de cinq enfants français, marié à une Marocaine de statut normal et a toujours vécu sur le territoire français avec un titre de séjour régulièrement renouvelé jusqu’au dernier. , qui a expiré le 3 juin. Dès l’annonce de la suspension de son arrêté d’expulsion, le ministre de l’Intérieur saisit le Conseil d’Etat.
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L’affaire est là le vendredi 26 août, lorsque débute l’audience devant la cour administrative suprême, exceptionnellement remplie de caméras. Entre-temps, l’avocat d’Hassan Iquioussen, ainsi que la Ligue des droits de l’homme et un juge du tribunal administratif de Paris ont reçu des menaces. Dans la salle d’audience du Conseil d’Etat, le représentant du ministère de l’Intérieur et l’avocat de M. Iquioussen poursuivent le face-à-face déjà joué en première instance, chacun esquissant un portrait différent du même homme.
extrait de bataille
Le premier présente les caractéristiques d’un “prédicateur charismatique” qui tient un “deux poids deux mesures”, qui “propage des idées insidieuses” qui sont “le terreau fertile des séparatismes et des actes de terrorisme”, selon les mots de Pascale Léglise, la directrice de la libertés et justice au ministère de l’intérieur. La seconde dépeint une « conservatrice » qui a certes une « vision régressive de la place des femmes » et pratique « une forme d’islam politique » incitant les musulmans à voter, mais « n’est pas une menace d’une gravité telle qu’elle justifie l’expulsion d’un homme qui a passé toute sa vie en France », comme l’a soutenu son avocate, Me Lucie Simon. Dans une conférence datant de 2003 et intitulée “Palestine, une histoire d’injustice”, Hassan Iquioussen a développé l’idée d’un complot entre les sionistes et Hitler pour favoriser l’implantation des Juifs en Palestine. Il vous reste 56,78% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.