La Sûreté du Québec a annoncé vendredi avoir récupéré le projet lors d’une enquête menée par les enquêteurs du Service d’enquête sur les crimes économiques le 20 juillet dans une résidence de Mirabel. Cette perquisition pourrait permettre d’éclaircir cette affaire de vol de plusieurs dizaines de milliers de dollars commis dans l’atelier du célèbre peintre québécois, en 2005, à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson dans les Laurentides. Selon l’ancien sergent-détective des vols d’œuvres d’art Alain Lacoursière, un voisin avait été alerté à l’époque par le système d’alarme avant que les voleurs ne puissent se rendre aux gros oeuvres. Selon nos sources, l’information qui a mené à l’enquête de Mirabel émane d’un membre du public. “Unique” Dans un communiqué publié vendredi, la SQ fait référence à une lithographie mais, selon le galeriste Simon Blais, qui a participé à l’expertise de cette oeuvre peu après sa découverte, il s’agit vraiment de ce que l’on peut appeler une oeuvre originale.
« Il s’agit en fait d’une acrylique réalisée dans une estampe des années 1970, une technique à laquelle Riopelle s’adonnait souvent dans les années 1980 », explique M. Blais, estimant cette œuvre à vingt mille dollars. Photo courtoisie, SQ
L’œuvre “unique” retrouvée par la Sûreté du Québec vaut environ 20 000 $ selon un expert.
Pour sa part, l’experte en art canadienne Sophie Ouellet soutient que ce qui a été trouvé est une lithographie “améliorée” ou une “technique mixte” car Riopelle y a ajouté des détails à la main après l’impression. « Lorsqu’il est rehaussé de couleurs, il devient unique. Dans la galerie, on en demandera plus car il n’y en a qu’un comme ça. Cela devient encore plus précieux. » Selon Mme Ouellet, les lithographies de Riopelle sont très recherchées par les galeristes car elles sont « très étudiées et très limitées ». « Il est l’un des seuls artistes canadiens à maintenir une telle estime pour la lithographie. » Une œuvre d’art de 100 000 $ est manquante Jusqu’à présent, aucune arrestation n’a été effectuée en lien avec le vol de 2005, précise la SQ. Photo courtoisie, SQ
Cette pièce “multimédia”, toujours portée disparue après son vol en 2005, vaut plus de 100 000 dollars.
Au moins deux des trois œuvres encore manquantes (voir photos) seraient également des originaux en techniques mixtes, datant de 1983 et 1985. Celle de 1983 vaudrait plus de 100 000 $, selon Simon Blais, tandis que celle de 1985 aurait vaut environ 25 000 $. Au moins trois des quatre œuvres volées lors du braquage de 2005 sont anonymes. La SQ n’a pas communiqué d’informations sur le quatrième emploi. Photo courtoisie, SQ
Cette autre œuvre volée de l’artiste, réalisée en 1985, vaudra 25 000 $
Selon nos informations, les habitants de la zone où a eu lieu la saisie ont été rencontrés par les enquêteurs. Il est possible que l’œuvre en question soit passée entre les mains de plusieurs personnes avant de se retrouver à la résidence Mirabel. ►La SQ invite toute personne détenant des informations sur le vol de 2005 ou sur les emplois recherchés à communiquer avec son Centre de renseignement sur la criminalité au 1 800 659-4264. QUI EST JEAN-PAUL RIOPELLE ? Photo gracieuseté de Bibliothèque et Archives Canada
Le peintre Jean Paul Riopelle dans son atelier de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, photographié vers 1976.
Jean Paul Riopelle est l’un des plus grands artistes québécois et canadiens de l’histoire. Né à Montréal en 1923, il fut l’un des premiers artistes canadiens à atteindre une renommée internationale. Sa toile la plus imposante, Meeting Point, est exposée à partir de 2021 dans la salle de bal de Rideau Hall, résidence du gouverneur général du Canada. L’artiste, décédé en 2002, a fait l’objet d’une exposition qui lui est entièrement consacrée l’an dernier au Musée des beaux-arts de Montréal. Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.