Un “acte grave et inédit”

Brahim Ghali est le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), autoproclamée par le Front Polisario. Cette réception “est un acte grave et sans précédent, qui heurte profondément le sentiment du peuple marocain et de ses forces vives”, affirme le ministère marocain des Affaires étrangères. Son communiqué continue de reprocher à Tunis d’avoir invité “unilatéralement” Brahim Ghali à ce sommet “contre l’avis du Japon et en violation du processus de préparation”. Face à “cette attitude hostile et partiale”, le royaume a décidé “d’annuler sa participation à la Ticad” et de rappeler son ambassadeur à Tunis “immédiatement pour consultations”. “C’est un changement nouveau et inacceptable, inutilement provocateur et en contradiction avec la position traditionnelle de la Tunisie”, a déclaré à l’AFP une source diplomatique marocaine. “La Tunisie s’est permise de toucher une cause sacrée pour tous les Marocains”, a-t-il ajouté. Selon le Maroc, cependant, le rappel de son ambassadeur “n’affecte en rien les liens forts et intacts entre les peuples du Maroc et de la Tunisie, qui sont liés par une histoire commune et un destin commun”. La question du Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole considérée comme une “région non autonome” par l’ONU, oppose le Maroc au Polisario soutenu par l’Algérie depuis des décennies. Rabat, qui contrôle près de 80% de ce territoire, propose un plan d’autonomie sous son autorité. Le Polisario appelle à un référendum d’autodétermination parrainé par l’ONU, qui était prévu lors de la signature d’une trêve en 1991 mais qui ne s’est jamais concrétisé.