En été, la Suisse, le château d’eau de l’Europe, grâce à ses centaines de centrales hydroélectriques, exporte de l’électricité, mais en hiver, c’est l’inverse qui se produit. Ce n’est généralement pas un problème, mais après la guerre en Ukraine, le gaz russe n’est plus acheminé vers l’Europe. Mais la Suisse, qui n’a pas de réserves de gaz naturel sur son sol et importe de l’électricité au gaz en Allemagne en hiver, a dû faire face à une baisse des livraisons de gaz russe cette année. “L’autre problème, c’est que côté français la moitié du parc nucléaire est à l’arrêt” en raison notamment de problèmes de corrosion, explique à l’AFP Stéphane Genoud, professeur de gestion de l’énergie à la grande HES-SO de l’université. C’est cette combinaison de facteurs qui fait craindre des pénuries d’électricité. Ces derniers jours, le gouvernement a appelé à ne pas dramatiser, tout en veillant à se préparer aux coupures d’électricité. Le président de la Commission fédérale de l’électricité, Werner Luginbühl, a averti que de nombreuses heures de coupures étaient attendues. Les Suisses, quant à eux, se précipitent sur les générateurs et les panneaux solaires de balcon, tandis que les partis de gauche appellent à une action rapide.