S’il n’y a pas de journées d’été communes dans toute la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), c’est officiellement pour des raisons d’organisation : les places étaient déjà réservées, il y avait trop de militants à accueillir. De fait, à l’ouverture des journées d’été des écologistes, jeudi 25 août à Grenoble, la plupart des Verts ont montré un certain soulagement de se retrouver, au moins pour quelques heures, pour renouer avec leurs éléments fondamentaux. Le sujet de Nupes avait été reporté à la soirée. De quoi laisser le temps aux discussions internes.
“Quand j’ai rejoint ce parti, nous passions notre temps à nous définir exclusivement par rapport au Parti socialiste [PS]. Je ne veux pas recommencer avec les Nupes. Ce n’est pas contre Nupes, mais il faut faire en sorte qu’on ait aussi une vie à l’extérieur”, a compté, jeudi, Marine Tondelier, élue à Hénin-Beaumont, qui défend l’un des textes de l’Europe Ecologie-Les Verts. conférence EELV) en décembre. Hélène Hardy, membre du bureau exécutif du parti et possible porteuse d’une promotion rivale, n’a rien dit de plus : « Nous sommes dans une perspective d’alliance avec toute la gauche. Mais pour que les Nupes continuent, ils ont besoin d’un répit. »
Journées d’été des écologistes sur le campus de l’Université Grenoble Alpes. L’eurodéputé Yannick Jadot salue la représentante du PS Dieynaba Diop en regardant l’eurodéputée Manon Aubry. Grenoble, France le 25 août 2022. JULIEN MUGUET POUR “LE MONDE”
Respirez : tout au long de la journée, des conférences de presse aux ateliers, chacun a confirmé sa sensibilité dans le but de renouveler la direction du parti. Yannick Jadot, de son côté, a cimenté son statut d’ancien candidat à la présidentielle, certes mécontent, mais coquet. Il a ainsi cité son appel au Premier ministre, Elizabeth Bourne, au début de l’été : « Si [le président de la République, Emmanuel Macron] met les moyens, nous sommes prêts à construire avec vous les bonnes politiques », lui a-t-il dit. Macroniste, Yannick Jadot ? Il s’en défend, affirmant avoir refusé à deux reprises – avant et après les élections législatives de juin – des démarches pour l’inciter à entrer au gouvernement. “Je ne vais pas m’asseoir sur mes convictions”, assure-t-il.
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Dans l’après-midi, la députée parisienne Sandrine Rousseau a de son côté organisé un atelier pédagogique avec l’eurodéputée Marie Toussaint ainsi qu’Alain Coulombel, l’un des leaders de l’aile gauche du parti, dans une bonne affaire qui pourrait préfigurer un texte commun pour la conférence. Des militantes ravies l’ont entendue dérouler une histoire du capitalisme du côté écoféministe, sur le modèle de son dernier livre écrit avec Adélaïde Bon et Sandrine Roudaut, Au-delà de l’androcène (Edition Seuil, 4,50 €). Ces cadres font partie des rares écologistes qui préfèrent parler Nupes au recentrage interne, alors qu’ils n’en sont pas moins adeptes des manœuvres du Congrès.
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