Un discours prononcé dans un contexte de tensions diplomatiques intenses. Ce jeudi après-midi, Emmanuel Macron a atterri à Alger, où il a été reçu par le président algérien Abdelmajid Tebboune. Alors que la France et l’Algérie tentent de renouer des liens économiques figés, cette visite officielle et “amicale” de trois jours vise à tourner la page de l’éloignement et à “reconstruire” une relation marquée par le poids du passé. Si, de la part de l’Algérie, cette visite signale la volonté « de promouvoir une nouvelle vision fondée sur l’égalité de traitement et l’équilibre des intérêts », elle coïncide également avec le 60e anniversaire de la fin de la guerre et de la déclaration d’indépendance de l’Algérie en 1962 . Après une cérémonie en l’honneur des Martyrs et un tête-à-tête, le président français et son homologue algérien ont pris la parole. Lors de son allocution, Emmanuel Macron a d’abord exprimé ses condoléances aux victimes des récents incendies qui ont ravagé l’Algérie. Le président de la République est alors revenu sur le “passé complexe et douloureux” qui pouvait parfois “empêcher l’avenir”. “Nous n’avons pas choisi le passé. On en hérite, c’est un bloc, il faut le reconnaître. Nous avons une responsabilité. C’est pour construire notre avenir pour nous-mêmes et pour nos jeunes”, a déclaré Emmanuel Macron. “Pour moi, c’est l’un des buts officiels de ce voyage, de ces échanges et de ce que je souhaite, à savoir que nous puissions mener à bien des projets ensemble, non seulement aujourd’hui, mais aussi pour les années à venir. ” il ajouta.
“Nous vivons un moment unique” Pour le chef de l’Etat, cela signifie “regarder ensemble les défis et tout faire pour apporter ensemble les réponses, afin que nous puissions aider la jeunesse française et algérienne à réussir”. “Nous vivons un moment unique qui va nous permettre de regarder le passé avec humilité, un désir de vérité, de mémoire et d’histoire (…) pour le rendre ‘commun’ et non quelque chose qui nous gêne”, a déclaré Emmanuel Macron. . Le président de la République a également annoncé la création d’une commission d’historiens mixtes, français et algériens, pour consulter les archives de la colonisation et de la guerre. Nous avons “décidé ensemble” de créer “une commission mixte d’historiens” pour “examiner toute cette période historique”, “du début de la colonisation à la guerre de libération, sans tabous, avec volonté (…) un accès complet à nos archives “, il a dit.
Plusieurs collaborations en vue Au total, 48 nouvelles collaborations verront le jour. “Concernant la question de la mobilité du trafic, nous avons pris des décisions (…) Nous allons travailler pour être en mesure d’aborder les questions de sécurité les plus sensibles, mais qui ne doivent pas entraver l’élaboration de plans de mobilité sélectionnés pour nos artistes, nos sportifs, nos hommes d’affaires, nos universitaires, nos scientifiques, nos responsables politiques d’une côte à l’autre de la Méditerranée, pour construire davantage de projets communs”, a annoncé Emmanuel Macron. Parmi ces chantiers “communs”, le chef de l’Etat a évoqué de nombreuses voies, dont l’économie, l’innovation, la recherche, la culture et le sport “entre nos jeunes, nos talents, même lorsqu’ils sont partagés”. “Plusieurs éléments seront au coeur de notre travail”, a insisté Emmanuel Macron. Il s’agit d’abord de “clarifier et simplifier notre cadre de mobilité les uns pour les autres”, “nous avons tracé des lignes claires”.
numérique et cinéma Ces travaux couvrent l’industrie, la recherche, les hydrocarbures et les métaux rares. Emmanuel Macron a également estimé que nous devrions pouvoir “avancer sur des questions d’innovation que notre jeunesse aspire à clarifier et sur lesquelles nous voulons avancer plus vite et plus fort”. “Le premier sera numérique. Le second sera le cinéma”, a-t-il expliqué. “Je souhaite que nous développions ensemble un projet de création d’un incubateur de start-up, pour recueillir l’appui du secteur privé (…) et, pour notre prometteur écosystème d’affaires franco-algérien, développer des passerelles.” Ceux-ci permettront de former, développer et faciliter les échanges et les co-créations entre la France et l’Algérie. Côté cinéma, Emmanuel Macron envisage d’ouvrir des studios et de nouveaux espaces pour le cinéma moderne. “Nous entendons aider l’Algérie à développer des programmes de réalisation de films et de développement de studios, mais aussi des formations à tous ces métiers.”
Fonds de soutien spécifique de 100 millions d’euros Le chef de l’Etat a annoncé la création d’un fonds spécial de soutien de 100 millions d’euros et souhaite construire des initiatives conjointes au niveau scientifique et diplomatique. “J’espère que ce fonds pourra accompagner notre diaspora et nos binationaux dans les projets qu’ils doivent mener dans ce domaine”, a déclaré Emmanuel Macron. Concernant l’environnement, le chef de l’Etat a indiqué la signature d’une coopération sur les défis du Covid-19 et du climat. Cela se passera samedi. “Ce partenariat va nous permettre de construire, au niveau scientifique et diplomatique, des initiatives communes pour travailler sur un agenda de lutte contre le changement climatique et pour la biodiversité, car nous avons ce trésor que nous partageons qu’est la mer. Méditerranée”, a ajouté le PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE. Cependant, pour l’instant, les défis entourant le Sahel et le Mali restent les deux principales priorités des deux pays.