La police a été appelée avec les pompiers vers 20 h 45, dans le secteur des Cordeliers, à l’angle de la rue Édouard-Martel et de la rue Rodin. Ils ont pris soin de l’enfant qui souffrait de douleurs aux jambes. Les premiers témoins racontent qu’un jeune homme, monté sur ce deux-roues, roulait à une vitesse vertigineuse sur la route située à proximité du cimetière de la ville. Une voiture s’est arrêtée devant et l’a forcé à faire une embardée. Et il a roulé le pied de l’enfant qui se promenait sur le trottoir devant sa maison avec sa famille.

Il a été arrêté, il a reconnu les faits

Ses parents ont appelé les secours qui sont rapidement arrivés sur les lieux ainsi que plusieurs forces de l’ordre, le maire de la commune et le préfet du Val-d’Oise. La jeune victime a été transportée à l’hôpital de Pontoise pour subir des radiographies et des examens complémentaires. Le médecin a diagnostiqué une entorse à la jambe gauche. L’enfant, qui vit dans le quartier avec sa famille, a pu rapidement quitter l’hôpital pour rentrer chez lui. Il devra marcher avec des béquilles pendant au moins deux semaines.

Deux véhicules ont été saisis par les autorités de poursuite

La police a fouillé le quartier avant de retrouver l’engin et son chauffeur non loin de là. Le jeune homme lui-même originaire de la région des Cordeliers a été interpellé et a immédiatement avoué les faits. Il a été placé en garde à vue pour blessures involontaires et le parquet se prononcera sur son sort dans les prochaines 24 heures. La moto de cross a été saisie par la police ainsi qu’un deuxième engin qui était entreposé dans la même zone. Pour la petite histoire, vendredi 5 août, déjà à Pontoise, deux enfants – une fille de 7 ans et un garçon de 11 ans – ont été renversés rue des Hauts-de-Marcouville par un motocross de couleur foncée. Bicyclette. Le conducteur de l’engin, âgé de 18 ans, avait été capturé, et cet événement a donné lieu à une vive polémique sur les rodéos urbains. Depuis, la police est sur le pied de guerre pour lutter contre ce phénomène. Le ministre de l’Intérieur a demandé à chaque commissariat de mener au moins trois opérations de contrôle par jour pour endiguer le phénomène qui pollue la vie de quartier chaque été. “Dans le Val-d’Oise, on dépasse souvent ce nombre”, explique Philippe Court, le préfet du département. Le quartier comptait déjà une “cellule rodéo” très active dès 2019. Mais son activité s’est encore intensifiée ces dernières semaines suite au drame de Markouville.

28 arrestations et 19 saisies de motos en 258 opérations récentes

Ainsi, depuis début avril 2022, policiers et gendarmes ont mené 877 opérations, dont 258 dans les seuls dix derniers jours. Ces derniers raids ont abouti à l’arrestation de 28 personnes (112 au total depuis avril) et à la saisie de 19 motos (contre 72 en cinq mois). “Nous changeons les méthodes de contrôle, au sol, avec un hélicoptère. Ce mercredi, nous avons visité les caisses jugées vides dans le secteur de Marcouville”, précise le préfet. Les autorités comptent aussi sur la réponse judiciaire pour dissuader les jeunes conducteurs téméraires et inciter tous les riverains à appeler le 17 en cas de comportement dangereux sur deux roues. « Tous les appels reçoivent une réponse et les noms des appelants ne sont jamais divulgués. » Enfin, la préfecture du Val-d’Oise précise travailler avec des bailleurs de fonds « pour multiplier le nombre de caméras surveillant notamment les espaces ouverts propices aux rodéos. »

“La très forte présence policière a permis une réponse rapide”

Mobilisation saluée par la maire de Pontoise (Libre !), Stéphanie Von Euw. “C’est la très forte présence de la police dans la ville ces derniers jours qui a permis la réponse rapide jeudi après-midi”, souligne l’élu, impressionné “de voir l’insouciance de ces jeunes”. « Nous avons vécu un drame à Marcouville qui a ému la France entière et pourtant ça continue ! “, fulmine-t-il. La police municipale de Pontoise est déjà fortement impliquée dans la lutte contre les rodéos urbains. “Nous devons tous le faire, les citoyens doivent signaler systématiquement, la police municipale collecte un maximum d’informations pour permettre à la police municipale d’intervenir dans les cachettes”, estime Stéphanie Von Euw. Pour le maire, la seule lutte efficace est celle qui permet la contestation et l’occupation même après la destruction. “De cette façon, on fait simultanément de la prévention puisqu’il n’y a plus de motos. »