Publié à 18h42
Tommy Chouinard La Presse
Il compte imposer des conditions strictes à la mairesse Valérie Plante avant de lui accorder une enveloppe supplémentaire pour un nouveau groupe dédié uniquement à la lutte contre la violence armée. Le gouvernement est en discussion avec la Municipalité au sujet d’une éventuelle annonce, mais il y a un os, note La Presse, un point que TVA a également soulevé en début de soirée. Québec a posé des questions à la Ville sur le financement du SPVM. Selon deux sources qui se sont exprimées sous couvert d’anonymat parce qu’elles ne sont pas autorisées à parler publiquement de l’affaire, le gouvernement a estimé que les nouveaux fonds qu’il accordait au maintien de l’ordre et à la lutte contre la criminalité n’auraient pas permis à Montréal d’augmenter le financement du SPVM. La Municipalité aurait profité de cet argent pour réduire ses propres dépenses dans son service de police. Donc, ces sommes auraient été utilisées à d’autres fins, pour d’autres services municipaux, conclut-on au Québec. Par exemple, la Municipalité n’avait pas comblé certains postes au SPVM, dit-il. Il aurait utilisé de nouveaux fonds provinciaux non pas pour faire des embauches supplémentaires comme prévu, mais simplement pour combler ces postes et payer les salaires associés. Dans le réseau, il n’y a pas plus de personnel que prévu et la Ville peut utiliser ailleurs l’argent qu’elle devrait normalement consacrer aux postes en question. Québec souligne que la situation n’est pas anodine. Son réinvestissement pour le SPVM a atteint près de 12 M$ en 2018-2019 et s’élève à plus de 30 M$ cette année. Il est parfaitement justifié, selon lui, de s’interroger sur l’utilisation des fonds. Cette question est au centre des discussions entre le gouvernement et la Municipalité avant de donner le feu vert au développement de moyens supplémentaires pour faire face à la violence armée. Québec veut s’assurer que City n’en fasse pas autant s’il finance une nouvelle équipe. Il le pose comme condition. Nous ne sommes donc pas au stade de planifier une annonce. Mais cette intervention potentielle est subtile. L’élection sera annoncée dimanche. Une annonce du gouvernement avant ou dans les premiers jours de la campagne pourrait être mal perçue. On pourrait toujours plaider l’urgence de la situation, dit-on. Lors de la campagne électorale de 2018, le premier ministre sortant Philippe Couillard a annoncé une aide d’urgence pour venir en aide aux sinistrés de Gatineau après une tornade.