A une question : depuis un an, le prix de l’électricité est multiplié par sept, une augmentation qui ne peut pas être répercutée sur tous les clients. De ce fait, les fournisseurs d’énergies alternatives connaissent une véritable situation de crise, avec une hausse de 30 % en un mois du prix de l’électricité sur le marché de gros.

Prix de l’électricité : l’ouverture du marché à la concurrence est-elle un échec pour faire baisser les prix ? Ainsi, selon François Carlier, représentant général de l’association de consommateurs CLCV, si les fournisseurs d’électricité veulent se débarrasser de certains de leurs clients, c’est parce qu’ils ont signé des contrats d’électricité au forfait, un prix bien inférieur à ce qui est payé actuellement. sur le marché de gros. “C’est complètement inédit dans l’histoire économique, alors que c’est analogue à la tourmente du secteur de l’énergie, mais aussi à une ouverture des marchés qui serait très, très, très fragile.” François Carlier, CLCV chez franceinfo Face au risque de faillite, le gouvernement a également créé une cellule d’appui à la quarantaine d’agences alternatives. Néanmoins, l’entreprise Agnès Pannier-Runacher, chargée de la transition énergétique, tente de rassurer : “Il n’y a pas de cas de faillite imminente !” Le risque pour ces opérateurs alternatifs est de voir leurs clients affluer vers l’opérateur historique EDF et ses tarifs réglementés. “Il y aura des faillites potentielles”, a déclaré Jacques Percevois, économiste et professeur émérite à l’université de Montpellier. Il explique que certains petits fournisseurs n’ont pas attendu assez longtemps pour acheter de l’électricité alors que les prix étaient abordables et qu’ils sont aujourd’hui obligés d’acheter, sur le marché de gros, le kilowattheure à sept ou huit fois le prix qu’il valait au début de l’année. Mais l’association de consommateurs CLCV soupçonne les fournisseurs d’avoir une autre raison de repousser les clients. “Il s’avère que ces opérateurs ont un droit d’accès au nucléaire d’EDF. Ils peuvent spéculer avec lui sur les marchés pour justifier ce droit spéculatif, ils doivent justifier d’un certain volume de clients d’ici l’été.” François Carlier, CLCV chez franceinfo « Là, comme par hasard, fin août, tout le monde essaie de se débarrasser des clients, ajoute-t-il. On s’attend tout de même à découvrir une fraude majeure dans ce système de législation nucléaire qui aurait été commise en l’an 2022. En tout cas , nous attendons beaucoup de l’autorité de régulation et de l’Etat en termes de contrôle dans ce domaine”, précise l’association de consommateurs. Pour donner une idée des marges à réaliser, les fournisseurs alternatifs ont pu acheter le kilowattheure à EDF pour 42 euros et le revendre sur un marché coté jeudi 25 août à plus de 600 euros. Un risque qu’il faut relativiser, selon Jacques Percebois, qui croit qu’il pourrait y avoir un peu de spéculation, mais pas énorme. Le ministère de la Transition énergétique indique, pour sa part, être vigilant et confirme que des enquêtes seront menées en cas de suspicion. Le gouvernement appelle même les entreprises du secteur à le notifier si elles constatent de tels comportements.