Posté à 12h00
                Henri Ouellette-Vézina La Presse             

« Après toutes ces réunions pour discuter, arriver à ce projet semblait insuffisant. Ce qui est sur la table en ce moment a de grandes limites », a expliqué le directeur général de Vivre en ville, Christian Savard, lors d’une réunion technique jeudi. L’autre ancien expert du comité CDPQ Infra, le président de la Société de développement Angus Christian Yaccarini, dit aussi avoir « ressenti le besoin de faire une nouvelle proposition ». « Nous voulons que le mandat de la commission soit élargi pour inclure un raccordement au centre-ville. Il faut dire aux partis politiques : il faut élargir le mandat du groupe, faire le lien avec le cœur de la métropole », a-t-il dit. PHOTO PAR MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Christian Savard, directeur général de Vivre en ville, et Christian Yaccarini. En particulier, la nouvelle proposition des deux experts propose plusieurs modifications aux trois branches du métro léger. Premièrement, la branche est – toujours aérienne – aurait le même tracé que celui du projet CDPQ Infra, sauf qu’elle irait « vers le nord pour rejoindre la Ligne verte à L’Assomption ». Elle se poursuivrait ensuite sur une « branche commune » qui aurait comme « point de passage » l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, avec possibilité de prolongement jusqu’à Lanaudière. Dans la branche nord, MM. Savard et Yaccarini proposent de suivre le tracé actuel, mais en font une « bifurcation » vers cette même « branche commune », avec un prolongement possible jusqu’à Rivière-des-Prairies. Tout serait souterrain.

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1/3 Extraits de la présentation technique donnée aux médias jeudi Extraits de la présentation technique donnée aux médias jeudi Extraits de la présentation technique donnée aux médias jeudi Les branches nord et est se rejoindront donc à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, un endroit “stratégique” car situé entre les lignes bleue et verte, puis “poursuivront vers l’ouest jusqu’à Rosemont et le Plateau”. Cette branche commune, souterraine, se dirigerait alors « vers le sud jusqu’au centre-ville reliant la ligne orange à la station Sherbrooke et la ligne verte à la station Saint-Laurent », pour ensuite rejoindre la gare centrale. À terme, leur proposition comprendra six nouveaux points de transfert dans le futur REM de l’Est : la possible station Lacordaire, L’Assomption, Sherbrooke et Saint-Laurent, ainsi que la Gare Centrale et l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.

Toutes les fonctionnalités “améliorées”

“Avec notre proposition, nous veillons à ce que les personnes de l’Est n’aient accès qu’à un seul moyen de transport [toute l’île] beaucoup plus facilement, ce qui augmente les possibilités de façon exponentielle », a déclaré M. Savard. Selon lui, la révision du tracé permettra également de « mieux desservir » de nombreux quartiers, dont Montréal-Nord, « le parent pauvre des transports en commun ». Les deux experts ne s’en cachent pourtant pas : leur proposition va forcément augmenter le coût du REM Est, actuellement estimé à 10 milliards. « Cela coûtera-t-il plus de 10 milliards ? Le plus probable. Or, c’est le type d’investissement nécessaire pour améliorer le transport en commun à Montréal. Si cela nous coûte cher maintenant, c’est parce que nous n’avons rien fait depuis 40, 50 ans. Nous avons beaucoup de rattrapage à faire », a déclaré M. Savard. “Quand on veut on peut. Et nous n’avons pas le choix, nous devons le faire. Il y a une réelle volonté politique de Québec et de Montréal de mettre en place un projet. Si le gouvernement est prêt à payer pour amener le REM de l’autre côté du fleuve jusqu’à Lanaudière, il faut se connecter au cœur du réseau. C’est un non-sens de prendre des gens de Terrebonne et de les envoyer n’importe où sans relations », a ajouté M. Yaccarini.

Montréal et Québec décideront

La proposition des experts a été transmise à Québec et à Montréal, qui ont annoncé en mai qu’ils prendraient la relève du REM Est, dont l’acceptabilité sociale n’était pas au rendez-vous. CDPQ Infra a donc été écartée du projet. Abandon du tracé du centre-ville, nouveau raccordement avec la ligne verte, prolongements possibles vers Laval et Lanaudière : le REM de l’Est avait alors complètement changé de direction. Depuis, le nouveau comité responsable du projet – composé de la STM, de l’ARTM, du ministère des Transports et de la Ville de Montréal – se réunit régulièrement. MM. Savard et Yaccarini affirment se sentir “ouverts” par ce comité pour reconsidérer le projet. « Le comité dispose maintenant des études réalisées par la CDPQ infra, ce qui lui permet d’accélérer ses travaux. […] Nous sommes donc confiants qu’ils pourront nous soumettre une proposition dans les délais impartis », a déclaré jeudi l’attachée de presse au cabinet de la ministre responsable du diocèse, Catherine Boucher. L’administration Plante, pour l’instant, privilégie « l’option souterraine dans le secteur Mercier-Est » car elle « traverse des quartiers résidentiels ». Selon nos sources, l’administration Plante n’est pas fermée aux divisions aériennes des autres secteurs, pourvu qu’elles « s’intègrent bien dans leur environnement ».