L’exercice est inédit et le symbole sans équivoque : à quelques jours de la rentrée, Emmanuel Macron a décidé de lancer lui-même la rentrée en réunissant les recteurs d’académie à la Sorbonne, dans la matinée du jeudi 25 août. Un premier. Au cours de cette rencontre, qui intervient la veille de la conférence de presse scolaire de son nouveau ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye, le président doit revenir « sur son ambition pour l’école et présentera les enjeux de la nouvelle méthode pour l’éducation nationale, comme le expérimentation menée dans le cadre de Marseille en grand”, précise l’Elysias.
Une manière pour Emmanuel Macron de confirmer qu’il a mis les questions pédagogiques au centre de ce second quinquennat – lui qui a promis l’ajustement des salaires des enseignants, une “nouvelle donne” avec cette profession, une “grande concertation” pour le la rentrée qu’il faut faire cet automne… Une manière, aussi, de positionner son nouveau ministre avant sa première rentrée, alors que les dossiers difficiles s’accumulent. Le premier d’entre eux est, bien sûr, la crise du métier d’enseignant, dont les conséquences pourraient empêcher la mise en œuvre de la feuille de route fixée par Emmanuel Macron.
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Car cette rentrée présente une première énigme à résoudre : alors qu’il manquait 4 000 enseignants (dont 1 700 au primaire) sur un total de 880 000 à l’issue des différents concours de recrutement du printemps, l’Éducation nationale peut dire qu’il y en aura un professeur devant chaque classe à la rentrée ? Interrogé par l’Assemblée nationale début août, Pap Ndiaye a reconnu une situation “plus difficile que d’habitude” et a lancé un appel aux contractuels “plus importants que[il] ne le souhaite pas[ait] ».
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L’anxiété dans les académies
La fondation s’attaque au recours accru aux contractuels, dont la formation doit débuter jeudi, et assure tout mettre en œuvre pour combler les dernières lacunes. En déplacement au presbytère de Créteil le 23 août, le ministre de l’Éducation s’est voulu plus rassurant que lors de son audition devant l’Assemblée. Il a même décrit une situation “comparable voire légèrement meilleure que l’an dernier à la même époque”, dans cette académie qui fait face à un problème chronique de recrutement – et donc, par extension, de remplacement des absences dans les semaines à venir. « Le ministre a plutôt un bon départ dans le métier, note un universitaire habitué de la rue de Grenelle, mais il y a un grand risque que ce capital soit perdu si la rentrée se passe mal, et notamment si on manque d’enseignants formés devant les élèves. Car c’est l’une des craintes des syndicats, qui rejettent l’expression “un enseignant devant chaque classe”, que le ministre a reçu devant les caméras, le 23 août, montrant une réalité bien plus opposée sur le terrain. . Il vous reste 66,89% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.