Raphaël Fiévez, un travailleur social de Montréal, a vu sa candidature dans la circonscription de L’Assomption annulée après des discussions avec le parti à la fin du mois dernier.
Un échange de courriels entre lui et un directeur de l’éducation, dont nous avons obtenu copie, révèle que le tweet de la chronique de Richard Martineau intitulée “Le racisme des Wokes antiracistes”, parue en avril 2021, concernait un livre de Mathieu Bock-Côté, pas apprécié.
“Le problème, ce n’est pas seulement la diffusion mais le texte que vous avez écrit en accompagnement”, fustige le chef du parti auprès de M. Fieves.
Article intéressant mettant en garde contre ce mouvement grandissant dans divers milieux. Pseudo-vertueux ayant la révélation divine Comment lutter contre le racisme anti-raciste | JDM https://t.co/ScbRY29OIH
– Fievez Raphaël (@Fievez1985) 27 avril 2021
M. Fiévez avait écrit : « Article intéressant mettant en garde contre ce mouvement grandissant dans divers milieux. Des surnoms vertueux qui ont une révélation divine.
La responsable a également accompagné son e-mail d’une capture d’écran d’un autre partage que M. Fiévez a fait sur Twitter. Il s’agit cette fois d’un texte d’actualité de février 2021 sur le ministre de l’Environnement de la CAQ, Benoit Charrette, qui avait hérité de la responsabilité de lutter contre le racisme.
M. Fiévez écrit précisément en partageant l’article : “Quelque chose me dit que les ‘wokes’ vont critiquer cette nomination.”
Quant à cela, la position de M. Fiévez sur l’identité de genre, qui n’a pas plu à Québec solidaire, a été publiée en février 2021 sur le site Dernière heure, aujourd’hui disparu. M. Fiévez y écrivait : “Les militants ‘se réveillent’ [voudraient] bannissez les mots comme ‘femme’, ‘homme’, ‘fille’, ‘garçon’ ou même ‘père’ et ‘mère’. »
“[Mais] nous ne naissons pas asexués. La nature est ce qu’elle est, nous naissons, comme tous les animaux, mâles ou femelles.
“Nous avons le choix, nous avons atteint l’âge de raison, d’accepter ou non ce genre donné”, a-t-il conclu.
Quelque chose me dit que le “réveillé” critiquera cette nomination. Après tout, ce futur ministre est blanc… privilégié… la cinquantaine… tout l’apparat d’un particulier aujourd’hui… Je me demande si je suis voir bien ou pas 😉https://t.co/hwJOzqKDvk
– Fievez Raphaël (@Fievez1985) 24 février 2021
Dans une entrevue avec notre Bureau de recherche, M. Fiévez s’est dit déçu de la tournure des événements. “S’ils m’avaient dit qu’ils me licenciaient parce qu’ils voulaient favoriser un candidat qui habite dans la circonscription, j’aurais compris”, dit-il.
“La solidarité québécoise dit vouloir la liberté d’expression et la diversité d’expression, mais si on est un peu déviant ou nuancé, alors ça ne va pas avec eux.”
M. Fiévez est tellement désemparé qu’il a annulé sa carte de membre du parti. « Les valeurs fondamentales de Québec solidaire résonnent en moi, c’est pourquoi j’ai adhéré au parti. Mais après avoir vu comment cela fonctionne en interne, je suis assez déçu.”
Invitée à réagir, la formation politique a déclaré dans un communiqué envoyé par courrier électronique que la candidature de M. Fiévez avait soulevé des doutes lors d’une vérification des antécédents.
« Des doutes sont apparus quant à son adhésion aux valeurs de Québec solidaire durant ce processus », écrit Rosanne Labelle, coordonnatrice adjointe de Québec solidaire.
M. Fiévez n’était donc pas la bonne personne, ajoute-t-il, « pour représenter le parti dans la circonscription de L’Assomption ».
Mme Labelle critique également les commentaires très critiques de M. Fiévez sur Twitter contre le parti après le rejet de sa candidature.
Pour le moment, le poste de candidat solidaire du Québec dans L’Assomption est toujours vacant à quelques jours du déclenchement des élections.
– avec la collaboration de Marie-Christine Trottier