En 2019, l’homme, alors étudiant en philosophie et assistant d’enseignement, a été condamné en première instance par le tribunal correctionnel de Rennes à cinq mois de prison, un sursis et 2 500 euros pour préjudice moral.
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L’homme de 31 ans, qui était jugé pour “menace criminelle contre des personnes matérialisée par écrit, image ou autre objet”, a été libéré sous menace de mort mais reconnu coupable de menace criminelle (viol) contre la fille de la victime.
personnalité “anxieuse”
Dans un message posté sur le forum Blabla 18/25 du site Jeuxvideo.com, l’homme avait notamment écrit qu’il « aimerait[t] baise son cadavre pendant que son petit ami regarde. Le texte contenait également des menaces de viol sur la fille du journaliste. Au début de ces propos, une chronique de la journaliste Nadia Daam sur Europe 1 décrivait le forum sulfureux comme “une poubelle pour les déchets non recyclables d’internet”. Une violente campagne de forum avait été lancée contre deux militantes féministes, Clara Gonzales et Elliot Lepers, les obligeant à désactiver la hotline “anti-émeute” qu’ils avaient mise en place pour décourager les harceleurs. Cette chronique « a provoqué une forte émotion. Je me suis senti agressé et soumis à une haine de classe que je considérais comme inacceptable à l’époque », a expliqué le coupable à la barre au premier degré. L’accusé “n’a pas contesté sa conduite”, qu’il assimile “à un droit de réponse”, a estimé mercredi la cour d’appel. Sa personnalité “inquiétante”, ajoutée à la gravité des événements, a été le motif de la condamnation.
“Je ne travaille plus de la même façon”
Cette décision a été “évidemment longue à venir”, selon Eric Morain, l’avocat du journaliste, qui s’est dit “satisfait de voir l’accusé contraint de se soigner et d’indemniser” son client. Nadia Daam, qui travaille désormais chez Arte, a déclaré au public que “tout avait changé” après ces attaques en ligne. Elle avait été forcée de déménager et de changer sa fille à l’université. “J’ai reçu des centaines de messages, des menaces de mort, des montages photo de ma gorge tranchée ou violée, avec le nom et l’identité de ma fille”, a-t-elle déclaré. “Je ne travaille plus pareil, ça m’a enlevé une partie de ma liberté”, a-t-il confié. L’avocat de M. Vidal, Maître Frédéric Berrien, a confirmé “qu’un pourvoi en cassation n’est pas fondamentalement exclu”. Le monde