17h32: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est exprimé dans un message vidéo au Conseil de sécurité de l’ONU aujourd’hui, six mois après le début de l’offensive russe en Ukraine. La Russie doit cesser son “chantage nucléaire” et se retirer de la centrale de Zaporijia, a-t-il insisté. 17h10 : Antonio Guterres a également réitéré, devant le Conseil de sécurité, sa “profonde inquiétude” face aux activités militaires autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia (Ukraine). “Toute nouvelle escalade de la situation pourrait conduire à l’autodestruction.” 17h07 : “Aujourd’hui marque une étape triste et tragique, six mois depuis que la Russie a envahi l’Ukraine le 24 février.” Devant le Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a dénoncé une guerre “absurde” en Ukraine, évoquant les “conséquences” de ce conflit, pour les Ukrainiens mais aussi “bien au-delà de l’Ukraine”. 17h14 : C’est la fin de cet échange de vues sur le conflit en Ukraine avec Olivier Kempf, directeur du bureau stratégique La Vigie et chercheur associé à la Fondation d’études stratégiques. Merci pour vos questions ! 17h00 : Pour l’Ukraine, c’est une guerre totale, une guerre existentielle. Le président Volodymyr Zelensky est dans une position très inconfortable, car il a trois objectifs à la fois : premièrement, les opérations militaires. ensuite, entretenir le feu sacré de la population, et en même temps, entretenir la flamme de l’intérêt occidental car c’est ce qui lui permet de durer. Il doit faire ces trois choses en même temps, ce qui explique son discours disant : « Nous nous battons jusqu’à la victoire ». Chose qui, sur le terrain, s’annonce difficile. Quant à la population ukrainienne, elle compte six à sept millions de déplacés internes, ainsi que six à sept millions de réfugiés. En d’autres termes, un tiers à 40% de la population ukrainienne n’est plus chez elle, c’est donc une société profondément affectée par la guerre. Mais jusqu’à présent, tout est collé. Pour l’instant, aucun signe de fatigue. Cependant, l’hiver arrive. Ce soutien demeure pour l’instant, mais peut être fragile. 16h55 : Le peuple ukrainien est-il prêt à tout pour défendre son pays comme l’annonce son président dans un discours ? Y a-t-il des signes de fatigue ?
17h01 : Cela dit, Moscou doit présenter un bilan positif, et pour l’instant ce n’est pas vraiment le cas, si l’on se fie à ce qui a été dit au début. Cependant, le Kremlin est allé trop loin pour reculer. Il est inconcevable que Moscou accepte de restituer ce qui a été pris au niveau de Kherson et de Zaporijia. Il continuera à piquer à nouveau. Est-ce une issue ? Pas vraiment. La situation est donc assez bloquée. 17h02 : Vladimir Poutine voulait initialement décapiter le pouvoir à Kyiv. Il n’a pas réussi. Il voulait prendre le contrôle d’une grande partie de l’Ukraine, mais il n’en a pris le contrôle que d’une partie. L’objectif dans la région de Louhansk est en train d’être atteint, mais pas dans la région de Donetsk. Dans la région de Kherson, il manque encore quelques pièces. La question est donc de savoir s’il aimerait aller jusqu’à Odessa : la réponse est oui, mais il ne semble pas en avoir les moyens. C’est quelque chose qu’il ne présentera probablement pas, car cela semble impossible. 16h50 : Hé, quelles pourraient être les portes de sortie « acceptables » pour que Poutine mette fin à l’offensive ? La conquête du Donbass ? Contrôle absolu du front de mer ? La chute du pouvoir à Kyiv ? Les objectifs deviennent plutôt vagues (s’ils pouvaient être clairs…) Merci ! 16h44 : On se dirige donc vers un conflit gelé, mais un conflit gelé n’est pas un non-conflit : il va continuer à y avoir des échanges de tirs, des frappes d’artillerie. Il y aura des morts et des blessés, mais probablement en moins grand nombre qu’au cours des six derniers mois. Cela renvoie à une situation comparable à celle que nous avons connue entre 2015 et 2022 dans le Donbass. 16h43 : A partir de cet automne, le mauvais temps empêchera les manœuvres. D’autant plus qu’il n’y avait pas beaucoup de circulation en été. Ils gèleront encore plus en hiver. Vous devrez probablement attendre la fin du dégivrage avant de passer en revue les mouvements. Les deux parties en profiteront pour reconstruire leurs atouts : à la fois des moyens humains, qui ont fait leurs preuves, en quantité comme en qualité. Ils seront probablement préoccupés par les nouvelles tactiques, l’organisation et la gestion du personnel. et puis, tout ce qui concerne le matériel et l’équipement, avec l’armement et les munitions. Les Russes compteront sur eux-mêmes et les Ukrainiens sur l’aide occidentale. 16h43 : Bonjour Monsieur, à l’approche de l’hiver, la Russie sera-t-elle en position de force ? 16h38 : Cette manœuvre a commencé il y a cinq ou six semaines. On a beaucoup parlé de la contre-offensive ukrainienne contre Kherson, mais jusqu’à présent, il s’agit davantage de frappes visant à affaiblir la logistique russe et peut-être à lancer cette manœuvre offensive sur le terrain d’ici quelques semaines. Donc, pour l’instant, la contre-attaque n’est pas une manœuvre, c’est juste une frappe en profondeur contre le système logistique russe. 16h38 : La stratégie d’usure, c’est finalement la guerre d’usure, version ukrainienne, qui consiste à mettre le feu à la première ligne de contact mais surtout à tenter de briser toute la ligne de ravitaillement des Russes : les deux dépôts (carburant, munitions , équipements, postes de commandement) et des axes logistiques, notamment les ponts. Ceci est particulièrement important dans la région de Kherson : la rive droite du Dniepr est reliée à la rive gauche par seulement deux ponts. Cela ralentit les efforts russes dans cette région. 16h37 : Question à M. Kempf : que pensez-vous du concept « d’érosion stratégique » utilisé par certains experts pour décrire l’action de l’Ukraine, notamment dans la région de Kherson ? Est-ce une idée pertinente pour vous ? A-t-il une chance de succès ? 16h32 : Les chiffres du ministère russe de la Défense sont assez faibles : ils diront officiellement qu’il y a moins de 10 000 morts. Les estimations occidentales évaluent le nombre de morts à 15 000 parmi les soldats russes, voire jusqu’à 20 000. Il y a probablement au moins des dizaines de milliers de morts. Mais il faut faire attention, il s’agit d’une estimation qui ne repose pas sur des données objectives. Comment cela est-il traité par la société russe ? Nous avons peu d’indices, mais nous n’avons pas encore beaucoup d’échos des déplacements des mères soldats, comme il aurait pu y en avoir pendant la guerre en Afghanistan. Ensuite, la Russie contrôle dans une large mesure l’information. Bien sûr, il n’y aura pas de voix qui divisent dans les médias grand public. 16h32 : Bonjour. A-t-on une idée du nombre de morts russes dans ce conflit ? Comment les Russes le perçoivent-ils ? Merci ! 16h26 : L’enjeu est aussi celui de l’approvisionnement électrique de l’Ukraine. Zaporijjia fournissait un quart de l’électricité du pays. Je ne sais pas s’il a été coupé, mais c’est potentiellement une importante source d’électricité pour l’Ukraine qui est maintenant sous contrôle russe. C’est l’un des principaux problèmes de cette plante. 16h25 : Ensuite, l’usine est enfin en première ligne. Il est situé à la jonction entre les territoires ukrainiens contrôlés par les Russes et les territoires ukrainiens contrôlés par Kyiv. Il semble que les Russes aient garé autour de la centrale les dépôts de munitions, de matériel, disant que ces dépôts les protégeraient, car ils sont à côté d’une centrale nucléaire. Des obus seraient tombés sur l’usine : Russes et Ukrainiens s’en veulent mutuellement, ce qui a suscité une action diplomatique. Les Russes sont plus ou moins entrés dans cette négociation. En conclusion, il existe un risque de radioactivité, qui semble pourtant maîtrisé. Cette affaire est devenue une affaire politique, la question est tombée dans les relations internationales.
16h22 : C’est une arme nucléaire civile, pas une arme nucléaire militaire. Le danger est civil radioactif. Vous pouvez avoir des accidents dans des usines civiles, comme ce qui s’est passé à Tchernobyl. Ce danger est évident. Si le cœur du réacteur nucléaire semble très protégé, tous les objets et composants qui font fonctionner l’unité le sont moins : cela peut provoquer des dysfonctionnements aux conséquences évidentes. Il y a un risque d’incident radioactif ou même d’accident dans cette usine. 16h22 : Hé, la menace autour de la centrale nucléaire est-elle réelle ? Est-il vraiment raisonnable de penser que M. Poutine ou tout autre fauteur de guerre irait aussi loin après avoir subi les conséquences immédiates de Tchernobyl ? Ne sommes-nous pas dans un processus de désinformation et de chantage nucléaire comme à la guerre froide ? 16h15 : Il est très difficile de donner un chiffre exact, d’autant plus qu’il y a des déclarations et qu’il y a la réalité des transferts. Tous les pays d’Europe et d’Amérique du Nord ont initialement fourni des équipements, de types et de qualité différents,…